Joëlle Deniot, une nouvelle anthropologie de l'art passant par une sémiologie

 Ouvriers de Saint-Nazaire
 La Star Ac 2005
 
L'envers du décor
 
De la bricole à l'œuvre
 La passion de l'automobile
 Militer pour exister
 Parlers ouvriers 

 Nicolas et Ségolène-2007
 Le marché des services

 Ethos de la juste mesure
 Militer au féminin
 Europe et main d'
œuvre 
 Le parcours des étudiants   

 Images pour une voix E Piaf

 

Essais de Joëlle Deniot Jacky Réault

 Inter-dit sociologique

 Alter/Anti-mondialisme   
 Enjeu d'un dépassement
 Rapport à l'écriture
 Apocalypse à Manhattan
2001

 Du commun Du populaire

 Ethos de la juste mesure

 

 Les peuples de l'Art
 Libre prétexte
 De
Bretagne... d'ailleurs
 D'encre et de lumière
 En bordure de voix
 Compétences relationnel ll es
 French popular music
 Territoire&profession

 Espaces,Temps-Territoires

 
Tribune libre suivi d'un essai de Jacky Réault, Retour des peuples Voir aussi Sociologie politique (nouvelles)

Retour des peuples  ?
-Les milieux populaires

du Non français

 à l'Europe oligarchique 

 Etude sur l'évènement 2005 :

 

-Peuple politique

 peuple social

 peuple sociétal

Essai de sociologie politique.2009

__________________New-York 2011 

     Eros turannos

L'autre  pays du mensonge déconcertant

DSK  l'hyperbourgeois

ou le hoquet de la  toute puissance

dans la crise systémique de la mondialisation

_____________________________

A mes trois mères

-A propos de l'abandon

programmé de la langue française

dans la recherche.

Un manifeste de fureur amoureuse

 D'abord diffusé sur la @ liste

 de l'Université de Nantes

le 21 février 2008-

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Joëlle Deniot 1997 La chanson réaliste. Colloque Lestamp Université de Nantes Photo jr.

Joëlle Deniot

 La Chanson réaliste  Colloque Lestamp Université de Nantes 1997

Edith Piaf, la voix, le geste, l'icône Esquisse anthropologique

Joëlle-Andrée Deniot,

illustrée par  Mireille Petit-Choubrac

Lelivredart Edition Paris 2012

Une neuve

socio-sémiologie

de l'art 

 


Encre et Gouache Mireille Petit-Choubrac Copyright Lestamp Edition-  Pour l'Edith Piaf de J. Deniot. 2012

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L'Eté du Lestamp 2012  s'est déroulé les 28 29 et 30 juin 2012

  sur le thème 

Des  Hommes Des Femmes  Inerties et métamorphoses anthropologiques


 

T 06 88 54 77 34,
0977093713

 email: jacky.reault@wanadoo.fr

Lestamp Association, Laboratire d'Etudes et de Recherches Sociologiques sur les Transformations et Acculturations des Milieux Populaires depuis 1995





 


 







































































































































































































































































































































































 

25 ans de régression culturelle enthousiaste...ou le Langisme  (précision de l'éditeur)

 Jacques Bertin

Master Epic Université de Nantes 2005


    30 mars 2009, L'espoir perdu des politiques cultuelles était le titre de la demande de J Deniot et J Réault pour les Etudiants du Master "Expertise des Professions et Institutions de la Culture", 25 ans de régression culturelle enthousiaste fut celui de Jacques Bertin. Pour cette édition sur ce site nous considérons que l'un complète l'autre. Cette conférence s'inscrivait notamment dans la publication d'un recueil d'articles d'investigation culturelle de Jarques Bertin pour la revue Politis, Chroniques du Malin Plaisir (Corlet Panoramique) qui reste à consulter ainsi que son propre site
.
 

 

UNIVERSITE DE NANTES
COURS Expertise des Professions et Institutions de la Culture- 2005-6,
Joëlle Deniot, Jacky Réault

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25 ans de régression culturelle enthousiaste
Conférence présentée à Nantes
par Jacques BERTIN[
1]
Auteur, Compositeur, Interprète
et Journaliste Culturel

__________________________

J’avais imaginé d’intituler cette intervention : 25 ans de régression culturelle enthousiaste. Je vais vous présenter quelques thèses, sous forme de paragraphes parfois autonomes, certains liés entre eux. J’espère que mes convictions ne l’emporteront pas trop sur la simple raison ; et aussi que vous pourrez me suivre. D’après moi - quarante ans de vie d’artiste non subventionné, douze ans chef de service « culture » dans un journal - il y a beau temps que les artistes et professionnels de la culture ne dérangent plus l’ordre établi.

Il y a environ trente ans que la droite a compris qu’avec de l’argent on ferait taire les artistes, ceux-là même qui inquiétaient tant dans les années 60. Il me semble que c’est l’arrivée de Carignon à la mairie de Grenoble, en 1980 (81 ?) qui marque ce moment charnière, lorsqu’aux observateurs médusés, il a annoncé : je ne sacquerai pas la culture, au contraire. On les a eu par l’argent, par les équipements, les honneurs (dont le médiatique…) ; on les a eu par les « projets » (j’en reparlerai).

- Les équipements. Pendant les trois dernières décennies, on a considérablement développé le nombre des « équipements ». Il me semble que peut-être cela a aidé à éluder le problème de fond : quelle politique culturelle ? La multiplication aussi des candidats aux professions artistiques et culturelles (la concurrence entre eux) agit en faveur du conformisme.

- On a vu se former une caste de récipiendaires tenant de l’aventurier officiel, parlant haut, et plutôt inattaquables. Dans les années 90, les dépassements de budgets, les extravagances, les scandales furent innombrables. Mais jamais sanctionnés. Le directeur mis en cause se défendait dans les journaux parisiens. Puis son successeur se taisait, par peur des représailles. Aujourd’hui, de tels scandales semblent avoir disparu. Soit parce qu’on est devenu raisonnable, soit parce qu’ils ont gagné collectivement. Ils : ceux qui ont eu, par exemple, la peau de Catherine Trautmann.

Témoignage de journaliste : Il n’y a pas dans ce pays de journalistes culturels. Il y a des nuées de candidats-critiques. On fait du portrait, des sélections, etc. Pas d’enquête sur la production, la diffusion, les lois, etc. La multiplication des écoles de formation de journalistes met sur le marché des jeunes gens par centaines, qui vivent de piges et feraient n’importe quoi pour placer un papier et trouver un emploi permanent. D’où la tyrannie intellectuelle des patrons (pas les capitalistes ! Juste les rédac-chef…) Et une docilité obligée des jeunes aux idées, fantasmes, valeurs de leurs aînés. Toute leur énergie est occupée à tenter de s’intégrer. On ne peut compter sur eux pour se révolter.

Ce qui frappe, aussi, c’est l’unanimité apparente du secteur. Aucun courant contestataire. En vingt ans, aucun texte, n’est arrivé jusqu’à moi, excepté une pétition que j’avais écrite et lancée… moi-même, « pour un service public au service du public ». Débat d’idées ? Zéro. Jadis, une des caractéristiques du secteur était le dévouement, ou le désintéressement. Mais le dévouement n’est envisageable que s’il s’agit d’œuvrer à une libération collective ! Or, depuis vingt-cinq ans, il n’est plus question de libération par la culture, ni même de progrès du peuple, ou de changer le monde !

- Des dévouements, du désintéressement, la France en est pleine. Dans les associations d’entraide, de convivialité, d’humanitaire. Et il est triste de constater que dans la culture, il n’y en a plus guère. Je ne vais plus à la Scène nationale. Pourquoi ? L’exaltation du forum, le sentiment que nous avions d’avancer ensemble, de faire de la société, a été remplacée par des successions de bonnes soirées avec des successions d’expressions individuelles… Alors à quoi bon ?
Vous avez remarqué que j’ai prononcé le mot : peuple. Ce mot ne se prononce plus, dans ces milieux. Ce serait populiste… Ce qui fait que la phrase de Brecht (« Si le peuple n’est pas d’accord avec le Parti, il n’y a qu’à dissoudre le peuple ! »), qui était naguère un gag, est devenue une réalité.

- Les professions du spectacle et de la culture en général sont des professions qui, par elles-mêmes encouragent pas mal le narcissisme et l’irresponsabilité. Jadis, elles étaient encadrées par des vieux qui ramenaient les choses aux proportions du passé, de l’histoire de la société, de la réalité. Et il y avait évidemment les causes, les idéaux, la société, ultraprésente, le syndicat, les associations, les partis, les curés, etc. Tout cela retenait le narcissisme dans des proportions correctes. Mais c’est terminé.

- Dans la culture, on a assisté à une personnalisation des carrières, et, dans le même temps, à une bataille corporatiste. Corporation contre corporation : les théâtreux, d’abord, qui, il faut bien le dire, et grâce à l’ancienne action désintéressée, elle, des fondateurs de la Décentralisation, ont tout ramassé, salles et budgets… Puis le Théâtre de rue, puis la Danse, etc. Ce furieux combat d’ambitions a tenu lieu de politique culturelle, depuis vingt-cinq ans.

- A partir de 1981, avec un mouvement d’accélération constant, le Ministère de la culture a été remplacé par le Ministère « des artistes », ou « de la Création ». Dans les villes, il fallait que les « artistes » remplacent les « bureaucrates » - donc on a supprimé les animateurs. Et maintenant, ce sont les inventeurs d’événements, qui sont prisés.

Pour moi, la culture ne se réduit pas aux œuvres, ni aux artistes, ni aux « Créateurs »… Mais elle contient : la prise de parole publique, et privée, la vie en association, les rapports sociaux, les patrimoines, l’Histoire, les œuvres d’arts, les pratiques artistiques, y compris amateures, l’apprentissage du public, la science, les sciences humaines, la politique, bien d’autres choses encore ; bref, tout ce qui intéresse l’esprit humain. C’était le but, jadis, des Maisons de la culture, qui ont été détournées de ces missions, après 1981. Il est curieux que les Scènes nationales soient aujourd’hui étroitement spécialisées dans quelques-unes de ces disciplines et activités. Et dans la représentation (le mot scène à la place du mot maison…). J’y vois une volonté assez claire de ne pas travailler à l’émancipation du peuple, ou du public. Donc une trahison.


- Les mairies, les conseils régionaux et généraux, tout le monde a suivi. La France de la cultur officielle a désormais la religion de l’artiste et de l’œuvre. Ce que Robert Abirached appelle : « Une noria de simulacres instantanés ». « J’ai horreur des gens qui  creusent leur sillon » avait proclamé un Nantais, organisateur connu de simulacres instantanés, dont la Nuit blanche parisienne du week-end dernier.

- La boulimie de consommation d’œuvres va avec la boulimie de production, et la légitimité absolue de la Création d’œuvres : c’est bon puisque c’est de l’art. Attaquer les artistes ou seulement prétendre diminuer la vitesse d’accélération de l’encouragement, ou poser des questions vicieuses sur le but, c’est mal. Refuser de subventionner une œuvre d’art, c’est déjà de la censure… Etre contre les artistes réactionnaires, c’est déjà être populiste. Lutter contre le mal dans la culture serait déjà une forme de Jdanovisme, donc de tyrannie. La liberté du citoyen s’arrête où commence celle de l’autre, tandis que la liberté de l’artiste ne doit pas être contenue.


- Mais cette obsession de l’œuvre est le signe d’un repli. Ce repli est celui des individus autant que de la société. On ne va pas tenter de changer le monde, on va tenter de passer une bonne soirée. Il y a de plus en plus de gens qui s’expriment. Mais ils jouent un jeu personnel, insistent sur la dimension perso-sans-prétention de leur propos… Et exigent pourtant l’argent collectif pour le financer.


- D’où mon sentiment d’assister à une régression enthousiaste, juste perturbée par des cris d’une allégresse de plus en plus molle toutefois. Lorsque je dis régression, je ne parle pas du fait que nos plasticiens ne sont pas très cotés aux Etats-Unis, ou nos rockers à Londres. Régression, c’est une apothéose de culture signifiant : on ne compte plus sur la culture pour fonder la société ; la culture c’est pas ça qui va changer le monde ! Ni nos âmes ! Puis le public va se coucher, tout ça n’ayant pas tellement d’importance. Le lendemain tout est oublié.


- La régression vient aussi du manque de foi que nous avons, collectivement, dans la société. Dans celle-ci en particulier. Et dans l’idée que la foi est nécessaire à la vie en société. Mais ce manque de foi exprime aussi la réussite de la société : notre confort, notre certitude qu’elle continuera. Et qu’il n’est pas indispensable de se battre pour elle ; qu’elle n’en est pas digne, d’ailleurs.

- Or si nous ne croyons pas à la société, alors nous ne croyons pas à la vie ; nous croyons à la vie distraite, étriquée, la vie sans âme : juste des petites jouissances avec des petits couinements narcissiques. Comme nous avons le confort, notre haine de la société n’est qu’anodine et sans risque, de toute façon… Et tout ce tohu-bohu culturel pourrait n’être qu’un leurre, une façon de nous bercer…

- Nous ne croyons pas que se battre pour nos valeurs soit digne. Ni qu’il soit important de nous mobiliser pour les valeurs de notre civilisation. Les valeurs de l’esprit, ou la démocratie, ou l’homme. Pourquoi faire ? Nous ne pensons pas qu’il y ait du danger. Nous ne sommes pas prêts à donner notre vie pour ça. Ni pour rien d’autre. Sauf certains, peut-être, pour le plaisir d’une overdose ou d’un exploit en moto ou en parapente. Nous ne croyons pas que le militantisme puisse réussir. Que l’homme puisse s’améliorer… Il faut vivre pleinement, mais sans donner sa vie. Un militant c’est un type dangereux, non ? Aujourd’hui la lutte pour la culture populaire, demain les chars russes et le goulag !

- Il me semble qu’on retrouve là le post-modernisme dont parle Alain Finkielkraut : absence de projet de la société occidentale. C’est-à-dire qu’à la fois la civilisation fonctionne, et on n’y croit pas. Je la veux en bon état, et qu’elle aille au diable !

- La masse des artistes a submergé celle des militants culturels. Ceux-là veulent juste s’exprimer, les autres voulaient se mettre au service de, changer la société, vaincre l’ignorance, travailler pour l’âme, fonder une civilisation, la défendre, la corriger, penser au très long terme, lever des étendards. On ne lève plus que son verre de mousseux…

- On a vu apparaître dans la presse une caste nouvelle aussi bavarde et envahissante qu’intéressée : les artistes-et-intellectuels, que je simplifie en Artistezés. Les Artistezés et autres récipiendaires des postes, directeurs, Créateurs, créeront tout sauf le désordre : ils pourraient en être les premières victimes ! Se singulariser, sortir du groupe, de la harde, remettre en question les propos convenus et conformistes, c’est risquer sa peau. Cette obligation de veulerie grégaire pourrait donc faire d’eux finalement de vrais ennemis de l’esprit et de la culture.

- L’Etat et les collectivités abandonnent leur rôle moteur (je suis la puissance publique et je sais ce qu’il faut faire). On entend : « Présentez-moi un projet » ; « Ayez un bon projet »… Le « projet » a remplacé le plan. Comme s’il était déjà de la tyrannie que l’Etat ait une idée de ce qu’il faut faire ! La privatisation du « ce qu’il faut faire », en matière culturelle, indique la victoire de la classe dominante. Il est vrai qu’un plan, cela exige d’être réalisé, et durablement. Tandis qu’un projet, on peut en mettre un autre à la place. Le projet dit l’incertitude, l’absence de foi ; le plan dit la foi dans la société. Nous n’avons pas de projet de société, nous n’avons que des projets.

- Une race nouvelle : voici le cultureux. Il est dynamique, il sait convaincre, il a de l’entregent, il est plutôt cordial ; et un peu filou. Ce léger cynisme garantit à l’édile une forme de flexibilité que le croyant, inflexible et monomaniaque, ne possède pas. Le discret, le compétent, le timide, le croyant, le militant, n’a aucune chance.


- Le cultureux doit avoir un certain profil intellectuel. Je vais prendre un contre-exemple : moi. J’admire Francis James et Marie Noël ; je n’aime pas « l’art contemporain » (dans sa version dominante : pipi-caca, fausse remise en question de nos conformismes, etc) ; je suis passionné par le Québec ; je suis pour le contingentement sérieux de l’immigration. Suis-je digne d’être nommé au poste de directeur de la Scène nationale ? Elément aggravant dans mon dossier : je ne pense pas que les Indiens sont gentils et les Blancs méchants, et, sans croire en Dieu, je pense que le message du Christ puis l’Eglise catholique sont ce qui est arrivé de mieux dans l’histoire de l’humanité. J’ai donc la physionomie soit d’un petit-bourgeois à tendances populistes, soit de toutes façons d’un hurluberlu incontrôlable, donc dangereux. Je n’aurai pas le poste.


- Donc, après un siècle de foi (qui mobilisait par milliers des militants culturels désintéressés, seulement mus par l’idéal de libération par la culture), on s’enfonce dans une sorte de désenchantement. Fini le désordre ! La culture ne sert plus à l’émancipation individuelle et collective, elle sert à passer une bonne soirée, avec un « bon » livre, une « bonne » pièce, une « bonne » musique. Et, bien sûr, une œuvre plastique « intéressante » ou mieux : « dérangeante »…

- J’ai dit : dérangeante. Le conformisme, aujourd’hui, c’est le dérangeant, la révolte officielle. Voici la récupération de la révolte, dite par monsieur de Villepin, Premier ministre, cette semaine à la Fiac : « L’art est bien la transgression dont toute société a besoin pour se comprendre et se dépasser elle-même. » Oui, pour leur montrer qu’il est de leur bord, il les cajole en leur parlant de transgression ! La transgression comme rôle assigné à l’art chez les marchands, par le chef d’un gouvernement de droite, ce n’est pas mal ! La collusion entre l’ordre et l’argent vous indique ce qui doit se faire : transgresser !

Mais moi, comme artiste, je n’ai jamais voulu transgresser : je veux chanter le monde, créer de la beauté si possible, aller le plus profond dans moi et dans les autres, avec ma lampe de mineur… Tout un tas de choses comme ça. Et s’il m’arrive de transgresser, je m’en fous, je transgresserai sans  états d’âme ! Mais je n’en fais pas une ardente obligation, c’est ridicule !

- Comment concilier la déperdition des critères de valeur artistique (notamment formels ou académiques) avec la surévaluation des « Créateurs » ? Il y a de moins en moins de critères mais de plus en plus de génies, comment sélectionner les bons ? Il ne reste que la sociologie (c’est bien parce que c’est « symptomatique de l’époque ») ou le tribalisme : c’est mon copain de lycée. D’où l’importance des nouvelles injonctions (droit-de-l’hommisme, homophilie, sans-papiers, anti-lepen, etc) : elles visent à créer une nouvelle caste de gens qui n’ont plus besoin de débattre, mais sont réunis sur des « valeurs » qui ressemblent de plus en plus à des ambiances (en ce qu’elles sont épidermiques ou viscérales). Ou des modes…


J’ai décidé de nommer languisme
cette régression  enthousiaste, cette allégresse sans objet, cette façon de tourner sur soi-même en poussant des cris de joie, cette nuit blanche sans cesse recommencée. Cette autosatisfaction vaniteuse et suractive, ce tribalisme des récipiendaires, ce mépris des inconnus et des discrets, ce sirupeux des révoltes, cette arrogance du pseudo-dynamisme, cette éreintante joie de vivre instituée en obligation ardente, cette confiture sur la tartine de l’idéologie, cette politique ultra-médiatisée et médiatique. Et évanescente.

Le languisme n’est pas une doctrine, il est une soirée en ville ;
il est qu’on est tous d’accord, que c’est génial ;
il est le complot du talent et des chouettes idées ;
il n’est pas tourné vers le passé ;
il est tourné vers l’avenir comme les primitifs vers le soleil levant ;
le languisme, c’est pas dur : c’est le contraire des ringards ;
c’est les gens qui comptent, qui se comptent ;
le languisme, c’est l’attachée de presse plus l’attachée de presse ;
le languisme, c’est le jeunisme retouillé à mesure qu’on vieillit : on rajoute un peu de jeune, et on retouille et ainsi de suite ;
le languisme aime les jeunes ;
le languisme aime beaucoup les jeunes ;
le languisme pense que le problème culturel a été résolu, (grâce surtout à du dynamisme) ;
il croit qu’en France, il ne peut plus y avoir d’artiste de talent méconnu ;
le languisme est content de lui ;
le languisme est très content de lui ;
le languisme n’aime pas les militants, car le languisme lutte contre la tristesse ;
un peu de ludisme permettrait de résoudre bien des problèmes, non ?
ou alors du languisme ?

- Il y a dans presque chaque mairie aujourd’hui un adjoint à la culture languiste. Sa foi dans la culture se résume à la phrase suivante : « Changer le monde, ouais, mais on a très peu de marge de manœuvre » ! C’est pas De Gaulle...

- Il rêve d’avoir un article dans la presse parisienne, ce qui aiderait à sa prochaine réélection. Le directeur aussi. Il paie un attaché de presse pour ça.

- Par sa nature (vente massive et brève de produits, grâce à la mise en tutelle des médias, et en dehors de tout système critique), le show business est un système d’aliénation individuelle et collective qui doit être dénoncé sans relâche. Le fait qu’il produise de temps en temps une œuvre valable ne saurait le justifier. Construire des Zényth est de l’ordre du crime ! C’est l’acceptation des lois du show biz (la massification des comportements culturels, l’abaissement des artistes sous l’autorité des médiatiques).

- Le languisme a réhabilité le show business en nous demandant de défendre les Industries culturelles nationales.

- Personnellement, je me suis toujours passé, depuis quarante ans bientôt, du secteur commercial, comme d’ailleurs du secteur institutionnel. Tous deux ont cessé d’être des médiateurs. Depuis vingt ans en tous cas, ils trient, censurent, sélectionnent. En quarante ans de carrière, le nombre de Maisons de la culture et de Scènes nationales où j’ai été programmé tient sur les doigts d’une seule main. J’ai vécu toute ma carrière dans un rapport direct avec le public. Je me passe des subventions, des médias, des programmateurs publics, je vends directement mes créations par correspondance… Je fais deux-cents spectateurs dans une grande ville, cent dans une petite. Tout seul. Mais si je parle aujourd’hui, à propos de la culture, d’une immense déception, vous comprenez bien que ce n’est pas à cause de mon cas : j’ai toujours su qu’un chanteur, pour « exister », devait passer par le show biz et ne pas compter sur un système public de soutien. Certes, l’absence constante de politique publique dans ce secteur est scandaleuse. Mais ma protestation vise l’effondrement de tout le milieu ; pas l’absence de politique en matière de chanson française !

- L’éducation populaire a été jusque vers 1981 un des succès de la République, comparable à l’éducation. Elle a formé des millions de citoyens, de patrons et de syndicalistes, d’hommes politiques et d’artistes professionnels. Et des générations de public exigeant. Tout le monde le sait. C'est pour cela qu'on ne veut plus en entendre parler.

- Malheureusement, il me semble que l’Education populaire a aussi perdu pas mal de sa foi, sa faconde…Quelles sont les raisons de cette atonie ? La récupération politique ; le carriérisme des professionnels et des directions des fédérations ; la laisse que constituent les subventions aux fédérations… Mais aussi l’atonie de la société, qui ne croit plus en elle-même et en la mobilisation. Et, bien sûr, la parole dominante : les médias qui ricanent. Et le mépris du milieu culturel. Très important. On peut même parler de haine.


- Heureusement, dans notre pays, on s’est débarrassé de l’éducation catholique, réactionnaire et oppressive, pour confier les enfants à TF1. L’amélioration est impressionnante. De même les rockers du show biz ont avantageusement remplacé les aumôniers et les instituteurs.


- Ma voisine me dit qu’à l’école, on apprend l’espagnol à son fils à l’aide de questionnaires basés sur la connaissance du show biz et des vedettes du sport professionnel. Le show biz est donc considéré comme une ardente obligation. On n’est même plus libre d’y échapper…

- Sur le show business, sur la télé, vous notez que personne (PERSONNE), et surtout pas dans les milieux des artistezés, ne s’insurge ou se mobilise. Alors qu’il devrait y avoir là un axe majeur de la lutte culturelle !

- N’avez-vous pas le sentiment d’un partage des tâches entre le show-business et l’avant-garde ? Ces deux secteurs ne s’attaquent jamais. Ils voisinent dans les lieux subventionnés et les cocktails du ministre. Or l’avant-garde est supposée s’en prendre à l’ordre, au conformisme, à ce qui attente à la liberté, aux idées toutes faites, etc.


- Je déduis de tout cela que, toutes tendances confondues, les artistezés pédalent au profit de la bourgeoisie. Celle-ci veut se débarrasser du peuple qui, tout au long du XXème siècle a accumulé les victoires et lui a retiré beaucoup de ses privilèges. Notamment, on s’est aperçu que, si on leur en offrait la possibilité, les fils de pauvres réussissaient aussi bien que les gosses de riches à devenir des élites. Concrètement, cela signifiait que  1) Etre riche ne produit pas de résultats, sur le plan génétique. 2) Mon fils risque de se faire chouraver la place de magistrat ou de Préfet par un fils de concierge, faut que ça cesse. D’où la campagne visant à la régression de l’éducation, menée avec un certain succès depuis une vingtaine d’années. Les cultureux y participent de leur mieux…


- Ils fournissent en particulier des leurres, des fausses causes, des combats paradoxaux ou extravagants, etc. Mais je crois bien me souvenir qu’un auteur déjà, jadis, les avait traités de « chiens de garde ». Chien de garde de la société dominante. Depuis vingt cinq ans, l’expression n’est plus employée.

- J’ai lu récemment que l’édition littéraire tournait aux mœurs du showbiz. Ça m’a fait rire. Je connais ça depuis mes débuts de chanteur ! On n’en meurt pas, les gars. Si ce n’est pas grave pour la chanson, ce n’est pas grave pour la littérature. Et maintenant, ça s’installe dans la politique. J’appelle ça le médiatisme : effet d’annonce, leurres, effet de tube, aliénation par le spectacle, bref, la fameuse « société du spectacle ». Tout le monde en parle, personne ne lutte contre elle.

- Un mot sur les nouveaux concerts bien pensant : où l’on voit les nouvelles dames patronnesses internationales : « alerter les gens ». Le mot d’ordre : la pauvreté ne doit pas durer. Mais ce programme politique est beaucoup plus mou que celui de la démocratie chrétienne de Jean Lecanuet ! La dame patronnesse est mondiale ; mais qu’elle ait de vraiment très grosses fesses ne la rend pas moins hypocrite à mes yeux !

- Le shobiz s’affirme ainsi comme ce qu’il a toujours été : le lieu de la bien-pensance, de l’ordre social, et incidemment, en occupant le terrain, de la protection des classes dominantes. Tant que Johnny s’occupe de la révolte, il ne se passera rien. Si j’en crois le prof d’espagnol cité plus haut, vous devez aimer la révolte façon show-biz et le sport professionnel.

- En vieillissant, je me dis que la seule voie, si l’on élimine les révoltes bidons, c’est l’humanisme. Je trouve même qu’il y a urgence.

- La seule révolte, c’est croire en l’homme. Le seul boulot, c’est de l’inventer.

- La seule révolte, c’est de croire en la société.

- Personnellement, ma foi en la société, je la proclame à mes frais. Sans aucune subvention. Lorsque j’entends dire que monsieur Jan Fabre, à Avignon, avec des monceaux d’argent public, a fait une programmation « radicale », je m’interroge sur le sens de ce mot. J’ai le sentiment que je suis, dans ma révolte, beaucoup plus radical que lui. Je suis aussi moins cher.

- Plus de militants culturels, mais des réussisseurs festifs, vaguement canailles qui savent tutoyer les élus. Ils croient au show business, aux avant-gardes, et à la pseudo-révolte. Et, à la culture, ils n’y croient pas plus que ça. Mais est-ce que ce plan-plan peut suffire à justifier la dignité de nos vies quotidiennes ?  le courage de tous les jours du citoyen ? l’héroisme des combattants ? Et faut-il nous mobiliser pour ce si peu de choses ? Et dois-je vraiment payer des impôts pour ça ?

- Y aura-t-il longtemps un Ministre de la culture ? Pourquoi un ministre de la culture dans une république qui ne croit en rien, ne veut rien, et confond la culture avec l’entertainment ? Pourquoi un ministre s’il n’existe aucune pression populaire en faveur de la culture ? S’il n’est là que pour distribuer des places et de l’argent aux professionnels, la chambre de commerce ferait aussi bien…

- J’admets avoir confondu, moi, tout le temps que je parlais, le Ministère de la culture et le Rotary club. Enfin tant pis…

- Ainsi, ce mouvement séculaire, commencé avec les patros, le scoutisme, Jacques Copeau, Léo Lagrange, Uriage, Jean Vilar, les MJC, toute l’Education populaire, est moribond. Demain on va créer un Secrétariat aux Beaux-arts, je prends les paris !

- La passion de culture, d’instruction, qui avait saisi la société jusqu’aux années quatre-vingt, a disparu. Désormais mes enfants font au choix du tennis ou de la culture… Cette passion liait la culture et la politique, et la convivialité, et la prise de parole, et le changement social, et la libération sexuelle, et, et et. Maintenant, la Scène nationale fait, dans l’ensemble, une « programmation de qualité », comme je l’ai lu ces jours-ci dans mon journal régional dans la bouche d’un élu. Qu’est-ce qu’une programmation culturelle de qualité ? On ne sait pas. C’est quelque chose qui est certainement comme ça puisqu’on le dit à tout bout de champ. Mais moi, je ne suis pas solidaire de ce milieu ; je ne le suis plus. Dans l’état actuel des choses, je ne défend plus « la culture ». On peut lui couper ses budgets, je m’en fous résolument ; car je sais que ça n’aura d’importance que pour les catégories aisées qui veulent des loisirs vespéraux. Je ne me préoccupe pas de ces gens.

- Le languiste emploie plutôt le mot « pointue » : on a des programmations « pointues ». Ou même « très pointues »…

- Un des arguments de la politique culturelle nationale, celui du grand-pays-avec-de-grands-artistes-qui-s’exportent est repris sur le plan local de la façon suivante : la culture attire les entreprises, parce qu’elle attire les « classes actives ». Autrement dit les bourgeois. C’est une autre forme de la « Trahison des clercs ». Vous avez sans doute entendu parler de ce livre de Julien Benda, qui fit du bruit entre les deux guerres. Les clercs – les intellectuels – disait-il, trahissent lorsqu’ils se mettent au service d’un groupe, d’une idéologie, d’un parti ou d’une classe sociale. La pensée n’est au service que de la pensée, écrivait Benda. Eh bien, je dis moi que la culture n’est pas au service de l’emploi, ni de l’image de notre ville ! Et que cet argument dans la bouche d’un élu est la preuve même de sa corruption.

Et si je veux mettre la culture au service de l’émancipation, ou de l’homme, je suis déjà à la trahir, mais je prétends que cette trahison-là n’est tout de même, vous l’admettrez qu’un moindre mal ! Et dans son visage tragique, elle a tout de même une certaine gueule.


Que faire ? Ne pas attendre l’autorisation des cultureux pour se battre, se révolter, créer la dissension, dire son avis, les faire chier, refuser les négativistes et les fêtards, faire renaitre le débat, diviser la grande famille culturelle, emmerder les cultureux, leur manquer de respect. Avant tout, leur demander : à quoi tu sers ? Ramener de la société dans l’étalage des narcissismes. Bref, puisqu’ils s’estiment légitimes en tant que groupe, étant « la culture », ce qui est soi une aberration anti-culturelle, il faut ne pas hésiter à les emmerder collectivement.
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Post-scriptum

- On va certainement me demander ce que je pense du problème des intermittents. Au risque de ma vie – et quoi que je n’ai jamais eu moi-même accès au système de l’intermittence, je vais tenter d’en parler.

Dans cette foire d’empoigne des corporatismes, des clans, des individualismes, sans plus aucun engagement moral, ni politique, je refuse d’être particulièrement solidaire d’une catégorie qui n’apporte pas à mes yeux à la société les armes qu’elle est sensée lui apporter.

Le problème des intermittents est réglé par : 1) le rapport des forces (la capacité de nuisance des artistes, la résistance du pouvoir politique à la médiatisation de cette nuisance). 2) la légitimité de principe du travail « culturel » (qu’il faut comprendre désormais dans le sens de l’entertainment américain : le loisir, le divertissement, indépendamment de toute réflexion sur le rôle de l’art ou sur son contenu. La confusion est totale, entre art, culture, spectacle et même publicité, et même aliénation. Et le problème des intermittents est réglé en dehors de toute réflexion sur la culture.

La manière dont les intermittents défilent en proclamant qu’ils sont la culture me paraît une appropriation exagérative qui ne correspond pas avec l’atmosphère générale du milieu telle qu’elle est de plus en plus visible. Personnellement je suis solidaire de tous ceux qui, avec moi, se proposent de travailler à changer le monde par la culture. Les autres, je suis aussi solidaire que je le suis avec les agriculteurs, ou les artisans, mais pas plus. Il y a vingt ans que tout le monde savait que ça finirait mal.

Tout le monde est coupable. D’abord, le ministre (les anciens ministres, depuis vingt ans) pour des raisons démagogiques : on ne contingente pas les artistes ; et d’ailleurs, ce n’est pas mon affaire, voyez le CNPF et le ministère du travail…

Ensuite le SFA : on a un bon accord, on va le défendre. Un syndicat qui a un bon accord le défend, même si c’est un peu con.

Ensuite les grandes sociétés de production audiovisuelles à commencer par les chaînes de télé publiques, et privées. L’Opéra de Paris. Les maires de toutes les villes.

Ensuite les patrons du théâtre subventionné, qui ont profité de ce système pour virer les équipes permanentes, après 1981, et asseoir leur nouveau pouvoir, celui des « Créateurs » ; puis qui sont assez hypocrites pour signer les pétitions des intermittents !

Ensuite les artistes. Il y a ceux qui se sont installés dans une gestion pépère de leur carrière : l’intermittence + les subventions. Y compris ceux qui se mettent volontairement au chômage quand ils ont assez travaillé, pour retaper leur maison. Il y a ceux qui trichent : tous. Tout le monde triche ; y compris mes meilleurs amis.

…Ou ceux qui travaillent pour la pub télé, donc au service de l’aliénation. Ils ont droit au statut d’intermittent. Je ne suis pas solidaire.

Dernier point. Ce qui me frappe c’est qu’une question n’est jamais posée : celle des besoins culturels. Comme si par essence, ils devaient être en croissance ininterrompue. On ne se demande jamais de combien d’artistes nous avons besoin (aucune statistique, aucune sociologie de ce côté-là…) C’est normal : on ne sait pas ce que c’est que la culture ; et on ne veut pas le savoir, c’est ce que j’ai dit plus haut. Je ne dis pas que la réponse est aisée, ni même qu’elle est possible, mais elle pourrait donner lieu à un débat sur les buts, le sens, de l’action collective. Et ce qui est frappant, c’est que la question soit taboue : avoir une idée de la culture, aujourd’hui, c’est obscène ! Le Ministère n’en a pas, bien sûr.

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A l’attention des étudiants : Tous droits de reproduction réservés. Cet article est réservé à un usage pédagogique, sinon il est à citer référencé comme n’importe quel article.

[1] Tenue à Nantes Salle Jules Vallès quai de la Fosse, à l’invitation de Jacky Réault cours Les espaces temps des fondamentaux et des politiques culturelle en France) de Joëlle Deniot, fondatrice et responsable du Mastère EPIC Expertise des Professions et Institutions Culturelles d l’Université de Nantes et du Lestamp-Association, Tous droits réservés.

Jacques Bertin  Les disques de Jacques Bertin, le plus grand et le plus intègre des chanteurs francophones contemporains vivants sont disponibles chez son distributeur Velen. Dans sa dernière création de l'album No Surrender, l'immense chanson intitulée "Le pouvoir du chant", est à la fois un chef d'oeuvre sublime et une véritable ode anthropologique aux fonctions cultuelles et sociétales du chant dans la culture (la cultue n'étant évidemment pas le donné culturel, jr mars 2009)

 


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