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Encre
et Gouache
Mireille Petit-Choubrac
Copyright Lestamp Edition-
Pour l'Edith
Piaf de
J. Deniot. 2012 |
_____________
L'Eté du Lestamp
2012
s'est
déroulé les 28 29 et 30 juin 2012
sur le
thème
Des Hommes
Des Femmes
Inerties et
métamorphoses
anthropologiques |

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T 06 88 54 77 34,
0977093713
email:
jacky.reault@wanadoo.fr
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Archives, La
politique culturelle de la ville de Nantes
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selon la D. G.de la
Culture en 20067
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Note de la rédaction
Dominique
DAVID,
chargée de
mission à la
Direction
Générale de
la ville de
Nantes, à
l’invitation
de Joëlle
DENIOT,
avait
présenté le
8 novembre
2006, aux
étudiants du
Master EPIC,
une
conférence
sur le thème
de la
démarche
d’évaluation
et
d'expertise
de la
politique
culturelle
de la ville
de Nantes.
Document
précieux,
l'Etat
culturel
décentralisé
n'a pas de
véritable
mémoire,
notre fibre
historienne
y supplée. Ce document est désormais
présenté à titre historique
__________________________________
Dominique David*
Chargée de
Mission à la Direction Générale de la Culture de
la Ville de Nantes
*D
David a également participé à plusieurs
soutenances de mémoires d'étudiants du Master
EPIC (Direction J Deniot) notamment Léonard
Delmaire, Lucien Mingot, Jérémy Eyrault.
Nantes et la culture de l’échange
Ville de Jules Verne et de Julien Gracq, Nantes
est une ville propre à engendrer le rêve.
« Nantes… où j’ai l’impression que peut
m’arriver quelque chose qui en vaille la peine»
disait André Breton qui y « inventa » le
surréalisme, dans une rencontre fulgurante avec
Jacques Vaché, et qui, tandis qu’il rendait
visite à Geneviève Mallarmé, déclarait être
hanté, dans ses vagabondages nocturnes, par le
fantôme d’Arthur Rimbaud.
Nantes est aussi la ville de Jacques Demy qui
prit le passage Pomeraye, le quai de la Fosse
ou La Cigale comme décors pour raconter
l’histoire de « Lola » en pensant à « Nadja »,
tandis que Jean-Christophe Averty, revenait sur
leurs pas, dans son ready-made cinématographique
« Le rêve d’une ville ». Quant à Pierrick Sorin,
il pourrait faire sienne la devise des
surréalistes « amour, humour, poésie, liberté ».
Nantes reste un port, un lieu de départ, un lieu
d’accueil, une ville de confluences. Les grands
voiliers n’accostent plus sur le quai de la
Fosse, Feydeau n’est plus une île, mais il
reste la mémoire de l’eau, propre à favoriser
les émergences. Ouverte sur le monde, Nantes
aime se confronter à d’autres horizons, et
toujours fait flamber l’imagination.
Initiateur de formes culturelles nouvelles, Jean
Blaise, avec le festival « Les Allumées », a
révélé et réveillé la ville en rapprochant les
cultures et en l’investissant jusque dans ses
interstices. Le public se presse aujourd’hui aux
grands rendez vous que lui donnent La Folle
Journée, Royal de Luxe, Le Festival des trois
continents, Claude Brumachon, Le printemps des
arts, Les Utopiales, Scopitone, Les rendez vous
de l’Erdre…
Le musée des Beaux-arts se plaît dans un face à
face entre Ingres et Picasso, La Tour et
Richter. Le palais de justice de Jean Nouvel
fait face aux immeubles baroques du quai de la
Fosse hanté par la mémoire d’un sinistre
commerce. Tandis que, bientôt le long de
l’estuaire, des artistes de notre temps
s’installeront, entre les usines et les
raffineries.
C’est là sans doute qu’il faut chercher la clé
de cette ville, dans ce dialogue entre réel et
imaginaire, entre passé et futur, dans cette
culture de la rencontre et de l’échange. Nantes
où flotte toujours un parfum d’aventure…
I - Les grandes lignes de la politique
culturelle
Depuis les lois de décentralisation, on a
assisté à un accroissement progressif de
l’intervention des Collectivités locales dans
les politiques culturelles (Les villes financent
aujourd’hui 70 % de la culture en France). On le
voit bien, Nantes a misé sur la culture au cours
de ces 15 dernières années, la municipalité
ayant compris que c’est à travers la culture
qu’elle jouerait son développement et sa
modernisation.
La politique culturelle de la Ville de Nantes
contribue certainement à faire de Nantes une
grande métropole culturelle régionale, ouverte
sur le monde qui poursuit un double objectif,
la proximité et la diversité, afin que chaque
nantais puisse accéder, selon son choix, à des
pratiques culturelles différentes et à des
propositions artistiques variées.
Quelques chiffres clé : Budget culture : 65
Millions d’ €, total subventions : 16 millions
d’€ ; 250 associations subventionnées.
La politique culturelle de la Ville Nantes peut
se résumer en quatre enjeux :
> Une
conception de la culture qui ne doit pas être
limitée à la seule définition des Beaux-Arts
mais ouverte aux sciences et techniques, aux
capacités d’expressions écrites et orales de la
pensée, au patrimoine et à l’art dans la Ville.
La politique culturelle dans une collectivité
est, au même titre qu’une politique éducative
notamment, un levier essentiel dans l’accès aux
savoirs et dans l’organisation de la vie
sociale.
> Une volonté de s’adresser au plus grand
nombre, et notamment aux personnes les plus
éloignées de la culture,
avec une attention portée aux publics très
défavorisés ou empêchés.
C’est l’objectif de démocratisation, qu’on
retrouve plus généralement depuis quelques
années sous l’appellation de proximité.
> Une prise en compte de
toutes les formes culturelles et
mouvements artistiques,
dans une égalité de traitement entre les styles.
On parle de plus en
plus de diversité culturelle.
On a
effectivement intégré depuis des années les
formes qui étaient qualifiées de populaire
(chanson, cirque, musiques actuelles…).
Une politique donc qui
veut s’attacher autant à la valorisation du
patrimoine qu’à la création contemporaine, en
privilégiant toujours qualité, innovation et
recherche.
> L’évolution nécessaire pour que
Nantes devienne une métropole, une grande ville
culturelle, à l’échelle de l’Europe et au niveau
international, avec l’affirmation d’une
ouverture sur le monde.
Ces enjeux et objectifs doivent être déclinés
dans chacun des domaines artistiques et
culturels qui caractérisent une politique
culturelle municipale :
> Le patrimoine ;
> Le spectacle vivant (musique, théâtre,
danse) ;
> Les arts visuels (arts plastiques, audio
visuel, cinéma) ;
> Le livre et la lecture ;
> La culture
scientifique et technique
Des orientations
stratégiques des objectifs opérationnels
Dans le projet de mandat (qui s’achève), les
fondements suivants avaient été réaffirmés
> Consolider les principales structures et les
projets existants
> Garder une capacité d’innovation et
d’initiative en matière de création pour de
nouveaux projets
> Renforcer la politique culturelle et
artistique auprès des citoyens et dans les
quartiers
> Réaffirmer en permanence les objectifs et les
missions de service public des équipements
culturels
> Assurer une bonne gestion et utilisation des
moyens
> Développer une politique d’évaluation.
Pour répondre à ces enjeux, la
politique culturelle a fait l’objet d’une
formulation sous forme d’un plan d’action. 7
orientations stratégiques et 20 objectifs
opérationnels ont été définis dont je reprendrai
ici les grandes lignes.
Orientation 1 :
Affirmer la politique culturelle nantaise du
local à l'international
Une Politique culturelle de proximité : La
culture pour tous les Nantais, dans tous les
quartiers.
Premier des objectifs de la
politique culturelle, la politique culturelle de
proximité doit apporter une réponse aux citoyens
en matière d’offre artistique et culturelle,
comme en terme d’usage des équipements existant
et de mise en place d’équipements
complémentaires.
L’objectif de proximité qui a fait l’objet d’une
abondante littérature, peut être vue en ce début
du 21ème siècle, comme une réponse à
une crise : crise de la démocratisation et son
corrolaire, crise de l’action publique (la
démocratisation a été vécue au cours de la
décennie passée, comme un « échec » . cf
dernière enquête d’O. Donnat sur les pratiques
culturelles des Français et les pouvoirs publics
ont été mis face à l’incapacité d’atteindre les
grands idéaux véhiculés par Malraux, l’élitaire
pour tous….), crise de légitimité (entrée des
arts populaires), crise du lien social (la
société s’est disloquée socialement….voir
banlieues)
Si la démocratisation est un objectif quasiment
inatteignable, cela ne doit pas empêcher d’y
tendre. Quant à la politique culturelle de
proximité, on peut la voir comme l’ensemble des
moyens à mettre en œuvre pour rendre accessible
la culture à tous les citoyens.
La politique culturelle de proximité ne doit pas
être entendue dans la seule acception
géographique. Elle induit aussi la lutte contre
l’exclusion culturelle, l’égalité de traitement
sur le territoire, l’aller - retour entre le
centre ville et la périphérie, la mise en œuvre
de tous les modes de médiation. Elle induit
aussi la notion de diversité culturelle, c’est à
dire de prise en compte de manière égale, de
toutes les pratiques culturelles et artistiques.
Il s’agit là de considérer que démocratiser la
culture, c’est permettre à chaque individu
d’avoir accès à la pratique culturelle de son
choix. Et donc de donner les moyens du choix.
Cela a supposé une nouvelle façon de
travailler : les collaborations entre les
niveaux culturels, socio-culturels, associatifs
et éducatifs. Ce qui n’était pas évident si on
se souvient de la fracture entre les mondes
culturel et socio-culturels. Devant contribuer à
la cohésion sociale, la politique de proximité
est un des enjeux majeurs de la politique
culturelle municipal. C’est pour cela qu’une
évaluation est conduite actuellement sur
certaines actions de proximité et sur les
établissements culturels municipaux et non
municipaux. J’y reviendrai tout à l’heure.
Les actions culturelles dites de proximité se
déclinent de la manière suivante :
>
La mise en œuvre
d’actions culturelles : Trois Coups, Petite
Yourte, résidences d’artistes, actions menées
par les établissements culturels (musées, ….).
Il s’agit du travail mené dans les quartiers (ex
Cnr – Ecole Urbain Le Verrier) ou avec les
associations et centre socio-culturels (cf
travail du MBA avec des associations de quartier
dits défavorisés….Bief, Atelier bricolage…).
>
Soutien apporté aux
projets d’une centaine d’ associations
culturelles intervenant dans les quartiers
(Tissé Métisse, Cité Monde, Athénor,
Bibliothèques de rue, …).
>
Une politique en direction des
publics dits « spécifiques » (handicap, prisons,
hôpitaux, publics en grande difficulté, la
culture au service de l’ intégration des
personnes d’origine étrangère type
alphabétisation, foyers Sonacotra)…
> Une politique
d’usage des équipements.
> Des équipements culturels implantés dans les
quartiers : bibliothèques de quartier, lieux de
répétitions ou de créations tels le studio
Saint Georges des Batignolles, le Labo 18.
> Des lieux de vie et de travail mis à
disposition des associations : ex. Collectif
Pol’n, Ciné nantes et les associations cinéma et
video (video «z’arts, mire, apo 33…), les
associations du patrimoine portuaire (maison des
hommes et des techniques etc….)
Une politique métropolitaine et internationale
qui se décline selon
deux axes complémentaires :
>
l’ouverture aux
influences des cultures du monde et aux
créations internationales (accueil de créateurs
étrangers : le Festival des 3 Continents, le LU,
les Rencontres du Cinéma Espagnol, exposition
d’artistes étrangers au MBA etc….)
>
l’exportation de son
savoir-faire culturel et de ses artistes :
politique d’échanges artistiques avec
l’étranger, en direction principalement de
quatre axes : villes jumelées ou en partenariat
avec Nantes (Recife, Durban, Sarrebruck,
Jacksonville, Seattle, Ruffisque, Dschang…) ;
grandes ville et collectivités de l’Arc
atlantique (Lisbonne, Bilbao, Anvers,
Glasgow…) ; Asie ( Folle Journée au Japon,
festival au Vietnam).
Orientation 2 :
Une
politique du Patrimoine
La politique du patrimoine englobe tous les
enjeux d’histoire et de mémoire d’une ville au
travers de son patrimoine historique,
industriel, de ses sites et de ses paysages,
l’inscription dans la Ville d’œuvres d’art,
ainsi que les enjeux de développement économique
et touristique.
> Restauration des monuments historiques :
Château, musée Jules Verne, Grues, bateaux
monuments historiques (ex Le Léchalas, le Roquio).
>
Parcours
d’interprétation de la Ville. Journées du
patrimoine. Ateliers et classes patrimoine.
> Mémorial à l’abolition de l’esclavage (travaux
de 2007 à 2009), sur le quai de la Fosse.
Orientation 3 : Le
spectacle vivant
Le spectacle vivant est sans doute ce qui vaut à
la Ville de Nantes sa notoriété, en France et à
l’étranger. Grâce en particulier à la Folle
Journée ou à Royal de Luxe. Les principaux
enjeux de la politique municipale pour le
spectacle vivant sont les suivants :
> Conforter et développer la diffusion du
spectacle vivant (Soutien aux grandes
structures : l’Opéra avec la création de l’ANO ;
à l’ONPL ; le LU – scène nationale ; Le TU….) ;
Soutien aux musiques actuelles (Olympic,
Pannonica, Bouche d’air, Salle Vasse….) ; aux
festivals et grandes manifestations (Folle
Journée, le Printemps des arts, Scopitone, Les
Rendez vous de l’Erdre, parades de Royal de
Luxe….).
> Favoriser une politique de création :
Subventionnement à 50 compagnies dont les
compagnies émergentes (type Non Nova ou le
Théâtre des 7 lieues). Action de Trempolino
(aide aux groupes de musiques actuelles).
> Développer les pratiques musicales amateurs :
ex Musica Nantes (cf évaluation). Il s’agit de
démocratiser l’entrée au CNR et soutenir et
faire connaître les nombreuses associations de
pratique musicale collective (chorales, groupes,
etc….). Le Labo 188. Même travail à faire avec
la danse et le théâtre.
Orientation 4 :
la
politique culturelle pour les arts visuels
Le Musée des Beaux-arts,
fleuron de la politique culturelle de la Ville
pour les arts visuels, est un des quatre ou cinq
grands musées d’art de province. Doté
d’exceptionnelles collections (9000 œuvres
conservées) du 13è siècle à nos jours et de
nombreux chefs d’oeuvre, le musée, au cours des
15 dernières années, s’est fait connaître pour
ses expositions de renommées internationales en
art ancien et contemporain et sa politique
d’édition. Il a développé dès le début des
années 90, une action culturelle et éducative
diversifiée en direction de tous les publics,
les scolaires, les publics éloignés de la
culture, le grand public. Il fut pionnier dans
l’action dans les quartiers. La nouvelle
directrice, Blandine Chavanne, anciennement
directrice du musée de Nancy, a pris ses
fonctions en octobre 2006.
L’Ecole Régionale des Beaux-Arts :
Etablissement d’enseignement supérieur (300
étudiants), au rayonnement national et
international, il assume également un service de
proximité de qualité pour le public local dans
le cadre des cours périscolaires. En cours
d’obtention de l’homologation au niveau
européens (LMD). Nantes est connue en France
pour sa scène artistique très active, portée par
ces grandes structures municipales mais aussi
par les différents lieux de diffusion de l’art
contemporain de la Ville (Lieu Unique, Zoo
Galerie, Ipso Facto…). De nombreux artistes en
sont issus, et ont acquis une notoriété
nationale voire internationale (quelques
exemples, Fabrice Hybert, Pierrick Sorin,
Philippe Cognée, Bruno Peinado, Christelle
Familiari, Saadane Afif, Mathieu Mercier…).
La politique municipale pour l’audiovisuel et le
cinéma
La politique de la Ville s’exprime tout
particulièrement en matière de diffusion, avec
la volonté que soient montrées à Nantes les
œuvres du patrimoine (classiques du cinéma,
rétrospectives…) ainsi que les films art et
essai, et le cinéma de recherche. La Ville
soutient particulièrement « Ciné Nantes », dont
l’objectif est de fédérer les différentes
associations nantaises et de gérer le
« Cinématographe » dans le pluralisme des
esthétiques.
La mission d’éducation à l’image menée par cette
association est essentielle. La Ville apporte
son soutien au « Festival des 3 Continents »,
l’une des manifestations les plus importantes de
la Ville. Elle apporte son soutien à d’autres
festivals, Les Utopiales, les festivals de
cinéma européen dont le Festival de Cinéma
Espagnol, de plus en plus dynamique…
Orientation 5 :
la
politique culturelle pour le livre et la lecture
Dans un environnement de textes et d'images, où
exclusion rime souvent avec non maîtrise de
l'écrit, la lecture constitue un enjeu social et
politique considérable. L'acte de lire et
d'écrire est un passage obligé pour réussir une
scolarité, pour maîtriser son environnement et
ses conditions de travail, pour accéder aux
technologies nouvelles, pour vivre à part
entière sa citoyenneté. L’objectif de la Ville
est de faire de la lecture un bien véritablement
partagé.
Depuis 1989, l’engagement de la Ville en faveur
du développement de la lecture continue à se
développer. L’approche privilégiée a toujours
été transversale. La lecture n’est pas
considérée seulement sous l’angle culturel mais
également par ses impacts dans les domaines de
l’éducation, du social, de la petite enfance, de
la jeunesse et des personnes âgées, de la vie
des quartiers. La politique municipale pour le
livre et la lecture s’exprime à travers :
Un réseau du Livre et de la Lecture
publique
Un réseau du livre et de la lecture publique
dense et qui se développe en se répartissant
équitablement sur
le territoire avec trois médiathèques (une
troisième Médiathèque dans les quartiers Est en
2007) et cinq bibliothèques de quartier.
L’affirmation de la présence de Jules Verne à
Nantes
Jules Verne est né à Nantes en 1828. Il y reste
jusqu’à l’âge de 18 ans et c’est sans doute là
qu’il puise tout son imaginaire, substrat de sa
création littéraire. Il a indéniablement marqué
nombre d’artistes et d’écrivains nés à Nantes ou
y étant passé. En particulier les surréalistes,
compagnons d’André Breton. La Ville se devait à
juste titre de se réapproprier cet illustre
nantais, l’écrivain français le plus lu et le
plus traduit dans le monde.
A l’occasion de la célébration du centenaire de
la mort de l’écrivain en 2005, en collaboration
étroite avec la Ville d’Amiens, le Musée Jules
Verne sur la butte Saine Anne, a été remis en
valeur et plus de 50 événements (expositions,
concerts, spectacles, conférences, colloques….)
ont été organisés.
Le soutien aux associations :
Bibliothèques associatives conventionnées,
bibliothèques de rue :
la Maison de la Poésie, Bibliothèque du Centre
Pénitentiaire, Bibliothèque sonore…les ateliers
d’écriture.
Des Evénements culturels :
Lire en Fête ,
Biennale Le Livre et
l’art au Lieu Unique. Les Utopiales /
Festival international de Science fiction.
Orientation 6 :
La
politique culturelle scientifique et technique
La culture ne peut être seulement le lieu de la
seule satisfaction des loisirs et du
divertissement, car elle doit aussi fournir des
repères tant pour les individus que pour les
sociétés. Aujourd’hui, les sciences, qui forment
un support indispensable à la compréhension de
notre monde, doivent encore plus nourrir toutes
les réflexions et toutes les créations.
Dans cette perspective, la Ville de Nantes
intègre pleinement dans sa politique culturelle
les arts et les sciences. La culture
scientifique et technique permet notamment de
mettre en œuvre des actions qui organisent et
développent l’accès au savoir et à
l’intelligence pour tous les nantais.
Le Muséum (voir fiche
en annexe) Contrairement à la plupart des
muséums en France, celui de Nantes est l’un des
rares à s’être installé à la fin du 19ème
siècle dans un édifice construit à cet effet.
Riche d’un patrimoine de plus de 500 000 objets
et d’une remarquable bibliothèque, le muséum de
Nantes qui fêtera ses 200 ans en 2010, est l’un
des musées d’histoire naturelle les plus
important de France. Il accueille chaque année
plus de 70 000 visiteurs dont environ 17 000
scolaires.
Grâce aux animations qu’il organise, à son cycle
de conférences (mardis muséum), à sa
participation à des manifestations à des
manifestations nationales (Fête de la Science),
le muséum offre à ses publics un programme
éducatif et culturel très complet. Son ouverture
au milieu scientifique, mais aussi au monde
associatif et aux jeunes artistes (le Péristyle
s’affiche), en fait un lieu de vie et de débats.
Des manifestations :
La Fête de la Science, principalement au Muséum
et au Planétarium, en partenariat avec le CNRS.
La Semaine de l’astronomie organisée par
l’Association d’Astronomie Nantaise au Muséum.
Le Soutien à différentes sociétés savantes
: La Société des
Sciences Naturelles de l’Ouest ; La Société
d’Astronomie de Nantes ; L’Académie de
Bretagne ; La Société Académique de Nantes et de
Loire-Atlantique ; La Société Dante Alighieri ;
la société nantaise de préhistoire.
II – Le pilotage stratégique et la
démarche évaluative
Le maire de Nantes a souhaité, dès 2003, engager
la Ville dans une réforme du mode de management
et du fonctionnement des services, afin de
replacer le
citoyen-usager
au cœur du service public. Pour mieux répondre
aux attentes des Nantais, en mobilisant les plus
justes moyens, en développant une culture de
résultats et en décliner les politiques
publiques thématiques dans chaque quartier sous
la forme de
projets sociaux de quartiers.
Cette réforme s’est traduite par :
> La formulation de toutes les politiques
publiques conduites par la Ville, en
orientations stratégiques , en objectifs
opérationnels et en actions. On vient d’en voir
l’application en ce qui concerne la politique
culturelle. Ceci afin de permettre aux élus, aux
cadres et à tous les agents d’avoir une
visibilité des actions conduites, de donner du
sens à l’action, de savoir où l’on veut aller,
comment et avec quelle efficacité.
>Un nouveau mode de management reposant sur la
conduite de projet : Identifier les objectifs à
poursuivre, les moyens adaptés, les résultats à
atteindre et à mesurer. A chaque action
correspond un chef de projet. Chaque action ( :
par exemple Développer les pratiques musicales
collectives) est pilotée par un chef de projet,
en collaboration avec d’autres collaborateurs le
cas échéant. C’est ce qu’on appelle le groupe
projet. Chaque action (projet) doit avoir un
début et une fin, un budget, des bilans d’étape,
un temps d’évaluation des résultats (pas
nécessairement quantitatifs). Cette logique
s’articule avec la logique hiérarchique qui
était seule à prévaloir jusqu’ici.
La démarche évaluative
Intégrée à la conduite du projet, l’évaluation
d’une politique publique se propose d’apprécier
les
résultats et les effets de celui-ci.
Ses résultats sont comparés aux objectifs fixés
initialement et aux moyens mobilisés. Elle est
une aide à la décision permettant d’améliorer et
de corriger si nécessaire la conception, ou les
conditions de mises en œuvre des actions
proposées.
L’évaluation permet d’éclairer et fonder les
choix publics pour mieux répondre aux besoins
des usagers. Par sa méthode - production de
connaissance, croisement des points de vue dont
celui de l’usager (qui peut être une
association) - elle rend plus lisible les
orientations prises et contribue au dialogue
voire au débat démocratique.
Une démarche conduite
en interne et animée collectivement
Pour mettre en œuvre l’évaluation de ses
politiques, la Ville de Nantes a adopté une
démarche intégrée, pilotée en interne et non pas
confiée en totalité à un cabinet extérieur,
comme cela se fait généralement. La démarche
d’évaluation découle des évaluations conduites
par l’Etat sur les grands domaines de l’action
publique (ex RMI). Elle commence à être adoptée
par les Villes, Nantes faisant figure de
pionnière dans le domaine.
Une évaluation est une démarche particulière
régie par des règles déontologiques qui
supposent une méthodologie spécifique et
rigoureuse. A Nantes, l’évaluation d’un projet
ou d’une action est pilotée par le chef du
projet à évaluer et le « référent évaluation »
de la direction concernée. Ce qui permet de
réinjecter en temps réel, dans le quotidien de
l’action et de façon très opérationnelle, les
résultats de l’évaluation.
Elle est conduite avec l’appui méthodologique
d’une cellule évaluation centrale et d’une
instance de concertation, le Comité Opérationnel
d’évaluation, regroupant tous les chargés
d’évaluation des différentes directions de la
Ville de Nantes. Ce qui
permet d’assurer la neutralité et
l’objectivité nécessaires à toute évaluation.
Ce
collège évaluatif permet également la
mutualisation des expériences et l’appropriation
collective de la démarche, voire la constitution
d’une culture commune. Privilégiant une logique
d’efficacité, l’évaluation veut produire du
changement, pas seulement de la connaissance.
Un cahier des charges est rédigé avant toute
évaluation. Il reformule les objectifs initiaux
de l’action, pose une problématique, recense
les données mobilisables et les données à
recueillir par enquête si besoin (enquêtes
quantitatives ou qualitatives, souvent réalisées
par des cabinets extérieurs). Un rapport fournit
les résultats des enquêtes, les principaux
enseignements (ce qu’on appelle le jugement
évaluatif) et des préconisations d’action. Les
résultats de l’évaluation peuvent être restitués
aux usagers ou bénéficiaires de l’action : ce
qui alimente le débat public.
Enfin, elle facilite le management des équipes
grâce à un diagnostic partagé, et en donnant une
vision positive du service rendu.
L’exemple d’une
évaluation ex ante : Musica Nantes
Musica Nantes est un projet d’action publique
qui veut favoriser l’accès de tous les Nantais à
la formation ou à la pratique musicales
collectives. L’hypothèse était de repérer et
labelliser quelques associations assurant une
formation musicale collective et favoriser la
constitution d’un réseau.
Le principe d’une démocratisation de l’entrée
au conservatoire était également posée,
considéré comme profitant aux familles plutôt
favorisées.
Afin de s’assurer de la validité de ces
hypothèses et de favoriser la mise en oeuvre du
projet, une évaluation a été menée entre janvier
et juillet 2005. Elle est appelée ex ante en ce
qu’elle précède la formulation et la conduite
d’une politique.
Cette évaluation a produit des résultats
concrets et utiles : un état des lieux
exhaustif (850 associations musicales
repérées), le repérage de 350 associations
apparaissant comme faisant de la formation (une
enquête quantitative par questionnaire envoyé
par courrier a été réalisée par un cabinet
extérieur, l’identification de 118 associations
actives faisant de la pratique collective pour
un public amateur. Ces dernières pouvaient
constituer un socle d’ associations partenaires
de la politique de la Ville. Une enquête
approfondie (qualitative) auprès d’une trentaine
d’entre elles a fait émerger les besoins réels
de ces associations et la réalité de la pratique
musicale sur le terrain. L’analyse finale et les
préconisations d’actions ont permis de
réorienter en partie le projet envisagé et
d’affiner les actions à mener : information des
Nantais par l’édition de guides, favoriser les
collaborations entre associations, mutualisation
des compétences, maillage entre les niveaux
culturels, socioculturels et associatifs…
L’exemple d’une
évaluation ex post (ou chemin faisant) : les
Trois coups
Cette évaluation s’inscrit dans l’évaluation qui
est en cours et porte sur les actions
culturelles initiées par la Direction du
développement culturel, dans les quartiers, et
l’action culturelle des établissements
municipaux et non municipaux.
J’ai travaillé avec deux étudiants du Master
EPIC, Julien Mingot et Léonard Delmaire.
Nous nous attacherons à l’exemple de
l’évaluation de l’une d’entre elles, les Trois
coups, opération initiée en 2003 et visant à
favoriser les pratiques culturelles dans les
quartiers, par une programmation de spectacles
dans des centres socio-culturels (des spectacles
dans cinq équipements de quartier, trois fois
par an). En prévision d’une évaluation
potentielle, des questionnaires avaient été
distribués à chaque édition, auprès des
spectateurs, depuis le lancement de cette
opération.
L’ évaluation a été lancée en février 2006. Six
mois de travail : cahier des charges, enquête
quantitative (600 questionnaires), et enquête
qualitative sous forme d’entretiens approfondis
avec des responsables, des artistes, du public,
remise d’un rapport conséquent.
L’analyse et les préconisations sont en cours.
Les résultats montrent que le public touché, qui
provenait jusqu’en 2006 majoritairement du
centre ville ou de différents quartiers, et
ayant déjà une pratique culturelle, est en train
de changer. Pour la première année, le public
est majoritairement issu des quartier
d’implantation des Centres socio-culturels où
ont lieu les représentations, avec une
sur-représentation d’employés, de femmes…..Bref,
un public assez différent du public fréquentant
les lieux culturels traditionnels. Ce qui pour
aller vite indique que l’action Trois coups qui
visait des publics éloignés de la culture, tend
à atteindre son objectif…..Ces résultats très
encourageants, auxquels je ne m’attendais pas,
devraient faire l’objet d’une publication dans
une revue scientifique de management culturel.
Ces résultats feront l’objet d’une restitution
aux élus, aux chefs de projet mais aussi à tous
les partenaires des Trois coups, en particulier
les associations concernées.
La démarche d’évaluation marquera une étape
importante pour le service public, en ce qu’elle
doit produire du changement et profiter au débat
public. En se développant progressivement dans
toutes les collectivités, elle pourrait bien
voir émerger de nouvelles compétences et de
nouveaux métiers.
Mercredi 8 novembre 2006
Dominique DAVID
Chargée de mission
Évaluation de la politique culturelle
Direction Générale à la Culture
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Lestamp-Edition:
Sur
l'identification historique anthropologique et
sociologique de la ville de Nantes, lire Jacky
Réault, Nantes L'excès La Ville, un essai
d'identification in
www.lestamp.com/articles.htm
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